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Le Mot carnaval vient du latin carne vale signifiant "adieu à la chair", une référence non seulement à la viande mais aussi à tout autre plaisir interdit durant les 40 jours de Carême. C'est pourquoi, durant les jours précédant le Mercredi des Cendres, premier jour de Carême, il était coutume dans les pays catholiques de l'Europe Occidentale de manger à satiété et de s'adonner à toute autre débauche rivalisant des fois, les Bacchanales, les Saturnales et les Lupercales de l'Empire romain.
En Haiti, le carnaval demeure donc un temps de grandes réjouissances populaires et d'intenses défoulements. Appelée "mardi gras" la saison dite de carnaval commence le Dimanche après l'Epiphanie (6 Janvier) pour atteindre sa culmination durant les trois jours précédant le Mercredi des Cendres. Comme disait un ancien maire de Port-au-Prince, dans la société haïtienne, cette festivité n'est pas négociable.
Durant les dimanches de préparations, des groupes à pied ou sur des camions transformés pour la circonstance en chars se déambulant dans les principaux artères des grandes villes et de certaines communes. C'est donc une façon pour ces groupes de tester la composition musicale qu'ils ont préparée pour la circonstance.
Pendant les trois jours gras, les différentes mairies prennent en charge les défilés quotidiens en défrayant les frais de certains groupes. Les participants à ces défilés se déguisent au gré de leur fantaisie portant des masques de fabrication étrangères ou créées localement. Les membres des groupes de quartier ou des clubs portent un déguisement démontrant leur affiliation.
Jusqu'au milieu des années 80, les déguisements étaient plutôt traditionnels, avec un goût poussé pour les habitants précolombiens (les indiens) et certains personnages grotesques de l'histoire (ex. Charles Oscar), Toutefois, récemment, il devient de plus en plus courant de voir des participants se déguiser en fameux et contemporains personnages. Les défilés sont animés par des groupes musicaux montés sur des chars flamboyamment décorés aux frais de commanditaires ou des mairies et dont la musique rythmique (meringue) entraînent participants et spectateurs. L'observateur impassible ne manquera probablement pas de noter que ces défilés sont en quelque sorte une fusion de spectacle pompeux, de musique, de dance et d'émotion accompagnée quelques rares fois, de violences. Mirville y voit même des "manifestations d'actes symptomatiques, d'actes perturbés et d'actes inhibés". Il explique, par exemple, que "la parodie grivoise des chansons originellement innocentes répondent [...] à des tendances inconscientes profondes.
Il arrive souvent que deux ou trois groupes musicaux dominent ou donnent le ton aux festivités carnavalesques, une situation pouvant se dégénérer en rivalités. A Port-au-Prince, par exemple, dans les années 50, une certaine rivalité existait entre les groupes Titato du Bel-Air, Dragon du quartier de Poste-Marchand, et Nirvana du Portail de Léogâne. Les années 60 verraient l'émergence des groupes Compas Direct dirigé par Nemours Jean-Baptiste et Cadence Rampa de Webert Sicot. Les Groupes Gypsies et Difficiles tous deux de Pétion-Ville furent les concurrents des années 70. Aujourd'hui, Sweet Mickey, Djakout-mizik, T-Vice représentants du rythme compas, le groupe à tendance rap King Posse, et ceux de rythme racine, Boukman Eksperians et Ram, dominent le pavé.
Jusqu'à tout récemment, le carnaval à Port-au-Prince était le de facto carnaval national. Haïtiens et touristes étrangers venaient d'un peu partout pour y assister ou y participer. Ces dernières années, le carnaval à Jacmel se fait une certaine renommée à cause de sa créativité. Des milliers de visiteurs se déferlent sur la métropole du Sud-Est pendant ces festivités qui ont lieu généralement une semaine avant celles de Port-au-Prince.
Au moment de défoulement et d'intenses émotions populaires, des dérapages peuvent facilement être enregistrés. Les régimes politiques en Haiti l'ont toujours compris, c'est pourquoi les gouvernements de ces cinq dernières décades ont toujours essayé de contrôler le flot et le déferlement suscité par les festivités carnavalesques, mettant ouvertement ou tacitement en garde contre toute expression de protestation politique ou, mieux encore monopolisant l'événement pour faire passer leur propre message. Ces genres de situations ont été des plus évidentes sous les régimes des Duvaliers. Et pendant deux ou trois années, sous la présidence de François Duvalier, Haiti ne connut pas seulement une période de carnaval mais deux (le carnaval traditionnel avant le temps des carême, et un autre organisé au printemps appelé Carnaval des Fleurs). Toutefois, il a été vraiment difficile aux gouvernements d'avoir une totale main mise sur le carnaval, et les Haïtiens en ont toujours profité pour se distraire éperdument et se faire entendre.
En Haiti, le carnaval demeure donc un temps de grandes réjouissances populaires et d'intenses défoulements. Appelée "mardi gras" la saison dite de carnaval commence le Dimanche après l'Epiphanie (6 Janvier) pour atteindre sa culmination durant les trois jours précédant le Mercredi des Cendres. Comme disait un ancien maire de Port-au-Prince, dans la société haïtienne, cette festivité n'est pas négociable.
Durant les dimanches de préparations, des groupes à pied ou sur des camions transformés pour la circonstance en chars se déambulant dans les principaux artères des grandes villes et de certaines communes. C'est donc une façon pour ces groupes de tester la composition musicale qu'ils ont préparée pour la circonstance.
Pendant les trois jours gras, les différentes mairies prennent en charge les défilés quotidiens en défrayant les frais de certains groupes. Les participants à ces défilés se déguisent au gré de leur fantaisie portant des masques de fabrication étrangères ou créées localement. Les membres des groupes de quartier ou des clubs portent un déguisement démontrant leur affiliation.
Jusqu'au milieu des années 80, les déguisements étaient plutôt traditionnels, avec un goût poussé pour les habitants précolombiens (les indiens) et certains personnages grotesques de l'histoire (ex. Charles Oscar), Toutefois, récemment, il devient de plus en plus courant de voir des participants se déguiser en fameux et contemporains personnages. Les défilés sont animés par des groupes musicaux montés sur des chars flamboyamment décorés aux frais de commanditaires ou des mairies et dont la musique rythmique (meringue) entraînent participants et spectateurs. L'observateur impassible ne manquera probablement pas de noter que ces défilés sont en quelque sorte une fusion de spectacle pompeux, de musique, de dance et d'émotion accompagnée quelques rares fois, de violences. Mirville y voit même des "manifestations d'actes symptomatiques, d'actes perturbés et d'actes inhibés". Il explique, par exemple, que "la parodie grivoise des chansons originellement innocentes répondent [...] à des tendances inconscientes profondes.
Il arrive souvent que deux ou trois groupes musicaux dominent ou donnent le ton aux festivités carnavalesques, une situation pouvant se dégénérer en rivalités. A Port-au-Prince, par exemple, dans les années 50, une certaine rivalité existait entre les groupes Titato du Bel-Air, Dragon du quartier de Poste-Marchand, et Nirvana du Portail de Léogâne. Les années 60 verraient l'émergence des groupes Compas Direct dirigé par Nemours Jean-Baptiste et Cadence Rampa de Webert Sicot. Les Groupes Gypsies et Difficiles tous deux de Pétion-Ville furent les concurrents des années 70. Aujourd'hui, Sweet Mickey, Djakout-mizik, T-Vice représentants du rythme compas, le groupe à tendance rap King Posse, et ceux de rythme racine, Boukman Eksperians et Ram, dominent le pavé.
Jusqu'à tout récemment, le carnaval à Port-au-Prince était le de facto carnaval national. Haïtiens et touristes étrangers venaient d'un peu partout pour y assister ou y participer. Ces dernières années, le carnaval à Jacmel se fait une certaine renommée à cause de sa créativité. Des milliers de visiteurs se déferlent sur la métropole du Sud-Est pendant ces festivités qui ont lieu généralement une semaine avant celles de Port-au-Prince.
Au moment de défoulement et d'intenses émotions populaires, des dérapages peuvent facilement être enregistrés. Les régimes politiques en Haiti l'ont toujours compris, c'est pourquoi les gouvernements de ces cinq dernières décades ont toujours essayé de contrôler le flot et le déferlement suscité par les festivités carnavalesques, mettant ouvertement ou tacitement en garde contre toute expression de protestation politique ou, mieux encore monopolisant l'événement pour faire passer leur propre message. Ces genres de situations ont été des plus évidentes sous les régimes des Duvaliers. Et pendant deux ou trois années, sous la présidence de François Duvalier, Haiti ne connut pas seulement une période de carnaval mais deux (le carnaval traditionnel avant le temps des carême, et un autre organisé au printemps appelé Carnaval des Fleurs). Toutefois, il a été vraiment difficile aux gouvernements d'avoir une totale main mise sur le carnaval, et les Haïtiens en ont toujours profité pour se distraire éperdument et se faire entendre.
Histoire du carnaval haïtien
«Carnaval en Haïti est un temps pour les gens de se réunir à défiler, chanter, danser, s'amuser, se détendre, une époque où la société accepte tout et presque tous les types de comportement. Vient avant le Carême, un temps de pénitence et de sacrifice, les gens utilisent traditionnellement vacances - trois jours en Haïti depuis un décret du président Stenio Vincent lors de la première occupation américaine - à la libération des inhibitions et satisfaire les désirs pent-up afin de pouvoir éviter Tentation plus tard. Psychologues et sociologues y voient une sorte de rééquilibrer délai nécessaire pour rattraper les interdictions et les règles de la société et de l'église qui tenir, pendant le reste de l'année, parce que quelle que soit sa classe ou de statut social, tout le monde est censé être lancées en même temps À revel. Mais, malgré le mythe de la disparition des classes, en Haïti, la bourgeoisie acheter des places dans des stands au-dessus de la rue, et après tout le monde danse toute la nuit, le matin, la plupart des gens n'ont rien à manger. Il existe aussi une tradition de gens avaient revêtu des masques pour demander la charité. Plus récemment, le carnaval a perdu beaucoup de ses aspects traditionnels et est devenu un moment où les entreprises font beaucoup de publicité, le parrainage ou les stands flotteurs. Boissons, décors et costumes sont tous les gros vendeurs. Les bandes sont extravagants honoraires versés par la municipalité ou le commanditaire. Les politiciens prennent souvent l'avantage d'octroyer des contrats à des amis. Carnaval a aussi une très forte dimension politique, au moins en Haïti. Bien que les trois quarts des chansons sont sur les femmes en raison de la forte chauvinisme mâle dans la société haïtienne, une communauté de scandales, les ragots et les événements marquants de l'année, la flatterie ou la dérision des personnages célèbres qui ne peut être dit ouvertement sommes tous entendus dans Chansons de carnaval, affirme le Dr enthnologist Laguerre Ferere. Au cours de la première occupation américaine d'Haïti, par exemple, après le commandant américain a envoyé son épouse, Angelica, de retour vers les États-Unis en raison de problèmes conjugaux, est née une chanson qui est encore entendu aujourd'hui: Anjeliko, Anjeliko, ale kay ou Ptitbison .. . (Angelica, Angelica, rendez-vous sur le retour à la maison de votre mère ...) Alors que ses paroles concernent une femme qui ne sait pas comment laver et fer à repasser et qui est envoyé à la maison, sa véritable signification est claire pour tous. Jean Fouchard, auteur de Meringues et Danses d'Haïti, il s'agit du premier cri de Yankee go home! Il a été maintes fois joué par les groupes populaires et bourgeois à la population d'exprimer son désir de voir leur pays non occupés. En 1986, quelques semaines seulement avant la fuite de Jean-Claude Duvalier, de Saint-Marc populaire pratiquant la bande de carnaval avec le défilé un cercueil farci avec les effigies de Duvalier et Michele Bennet. La police et leur accorde bientôt entendu parler, ont attaqué et tué quatre personnes. Durant le coup d'Etat, il y avait une très célèbre chanson populaire bande de Bel-Aire aurait couru que chanter quelque chose comme: J'ai perdu une de mes chaussures. Qui peut m'aider à obtenir mon paire? Pe est paire et est également père, et ici, signifie père Aristide. Carnaval contient aussi une contradiction, car si elle représente un espace où les gens peuvent exprimer leurs frustrations politiques ou demandes, dans le même temps, il peut être utilisé par le gouvernement comme une diversion pour détourner la population des problèmes politiques, en prenant la chaleur off Et en lui permettant de gagner du temps. Cet aspect explique pourquoi les putschistes étaient si les gouvernements intéressés à la promotion de carnaval, et en dépit de grandes difficultés financières, comme l'embargo, toujours mettre beaucoup d'argent dans celui-ci.»
source : Haïti Info, Vol. 4 # 7, 10 février 1996
«Carnaval en Haïti est un temps pour les gens de se réunir à défiler, chanter, danser, s'amuser, se détendre, une époque où la société accepte tout et presque tous les types de comportement. Vient avant le Carême, un temps de pénitence et de sacrifice, les gens utilisent traditionnellement vacances - trois jours en Haïti depuis un décret du président Stenio Vincent lors de la première occupation américaine - à la libération des inhibitions et satisfaire les désirs pent-up afin de pouvoir éviter Tentation plus tard. Psychologues et sociologues y voient une sorte de rééquilibrer délai nécessaire pour rattraper les interdictions et les règles de la société et de l'église qui tenir, pendant le reste de l'année, parce que quelle que soit sa classe ou de statut social, tout le monde est censé être lancées en même temps À revel. Mais, malgré le mythe de la disparition des classes, en Haïti, la bourgeoisie acheter des places dans des stands au-dessus de la rue, et après tout le monde danse toute la nuit, le matin, la plupart des gens n'ont rien à manger. Il existe aussi une tradition de gens avaient revêtu des masques pour demander la charité. Plus récemment, le carnaval a perdu beaucoup de ses aspects traditionnels et est devenu un moment où les entreprises font beaucoup de publicité, le parrainage ou les stands flotteurs. Boissons, décors et costumes sont tous les gros vendeurs. Les bandes sont extravagants honoraires versés par la municipalité ou le commanditaire. Les politiciens prennent souvent l'avantage d'octroyer des contrats à des amis. Carnaval a aussi une très forte dimension politique, au moins en Haïti. Bien que les trois quarts des chansons sont sur les femmes en raison de la forte chauvinisme mâle dans la société haïtienne, une communauté de scandales, les ragots et les événements marquants de l'année, la flatterie ou la dérision des personnages célèbres qui ne peut être dit ouvertement sommes tous entendus dans Chansons de carnaval, affirme le Dr enthnologist Laguerre Ferere. Au cours de la première occupation américaine d'Haïti, par exemple, après le commandant américain a envoyé son épouse, Angelica, de retour vers les États-Unis en raison de problèmes conjugaux, est née une chanson qui est encore entendu aujourd'hui: Anjeliko, Anjeliko, ale kay ou Ptitbison .. . (Angelica, Angelica, rendez-vous sur le retour à la maison de votre mère ...) Alors que ses paroles concernent une femme qui ne sait pas comment laver et fer à repasser et qui est envoyé à la maison, sa véritable signification est claire pour tous. Jean Fouchard, auteur de Meringues et Danses d'Haïti, il s'agit du premier cri de Yankee go home! Il a été maintes fois joué par les groupes populaires et bourgeois à la population d'exprimer son désir de voir leur pays non occupés. En 1986, quelques semaines seulement avant la fuite de Jean-Claude Duvalier, de Saint-Marc populaire pratiquant la bande de carnaval avec le défilé un cercueil farci avec les effigies de Duvalier et Michele Bennet. La police et leur accorde bientôt entendu parler, ont attaqué et tué quatre personnes. Durant le coup d'Etat, il y avait une très célèbre chanson populaire bande de Bel-Aire aurait couru que chanter quelque chose comme: J'ai perdu une de mes chaussures. Qui peut m'aider à obtenir mon paire? Pe est paire et est également père, et ici, signifie père Aristide. Carnaval contient aussi une contradiction, car si elle représente un espace où les gens peuvent exprimer leurs frustrations politiques ou demandes, dans le même temps, il peut être utilisé par le gouvernement comme une diversion pour détourner la population des problèmes politiques, en prenant la chaleur off Et en lui permettant de gagner du temps. Cet aspect explique pourquoi les putschistes étaient si les gouvernements intéressés à la promotion de carnaval, et en dépit de grandes difficultés financières, comme l'embargo, toujours mettre beaucoup d'argent dans celui-ci.»
source : Haïti Info, Vol. 4 # 7, 10 février 1996
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